Monthermé et son histoire |
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En 1126, Witer, comte de Rethel, est excommunié pour s’être emparé d’une terre propriété des moines bénédictins de Saint Rémi de Reims. Pour se racheter il donne celle qui lui appartient à « la Bouche de Semoy », c’est à dire à la confluence de la Semoy et de la Meuse. Avec l’accord de l’archevêque de Reims et l’abbé de l’abbaye de chanoines réguliers de l’ordre des prémontrés de Saint Martin de Laon, en 1128, il devient le fondateur de l’abbaye Saint Rémi de Laval Dieu. Cette fondation remplace une chapelle construite en ce lieu vers 867. De nombreux dons de différents seigneurs « terres, bois et eaux », feront des religieux de l’abbaye, les seigneurs fonciers de Monthermé, dans la châtellenie de Château Regnault. Celle-ci entre successivement dans la Maison de Flandre, de Bourgogne, de Guise, de Conti puis vendue à Louis XIII en 1629 par Louise Marguerite de Lorraine, veuve de François Bourbon-Conti. Dès la fin du XIIe siècle, début du XIIIe, commence l’exploitation des ardoisières qui dure jusqu’en 1930. La forêt est source de revenus, avec le bois de chauffage, de construction et l’écorçage des chênes pour obtenir le tan après séchage et broyage sous les meules des moulins. Les principales activités de la population sont celles d’ardoisiers, de bûcherons qui fabriquent aussi du charbon de bois, de mariniers pour le transport fluvial, ainsi que de pêcheurs. Une pêcherie de saumons propriété de l’abbaye se trouve sur un des bras de la Semoy. En 1580, un fourneau est construit sur un terrain à proximité du ruisseau de la Lyre, pour extraire le fer à partir de la limonite des environs. L’activité de ce fourneau cesse en 1721. En 1749, la construction d’une verrerie est autorisée. Elle fabrique des bouteilles ordinaires, des verres de table façon Bohême, des gobelets et du verre à vitres.
L’abbaye de Laval Dieu ferme ses portes le 5 janvier 1791, c’est la fin d’une histoire, les religieux partent et tous les biens sont vendus. La verrerie cesse son activité en 1846. Les bâtiments sont rachetés par le maître de forges Jean-Baptiste Drumaux-Gendarme et dès 1849 commence le travail de la métallurgie. Dès 1855 la nouvelle usine prend de l’ampleur avec deux fourneaux, deux machines à vapeur, deux chaudières, une grande turbine de 60 à 80 cv activant des cylindres à dégrossir les tôles, trois fours à puddler, deux fours à souder, deux grandes halles à charbon. Différentes sociétés se succèdent alors jusqu’à ce jour sur le même secteur.
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